Les dossiers forestiers à l’avant-plan
Les dirigeants syndicaux et représentants des entreprises forestières de la région sont plus que satisfaits de la rencontre d’une heure avec la ministre responsable du Commerce international Chrystia Freeland pour faire le point sur la négociation d’une entente sur le bois d’oeuvre résineux et la guerre commerciale du papier surcalendré avec les Américains.
Le responsable des dossiers forestiers pour le syndicat Unifor dans la région, Daniel Leblond, a résumé assez simplement cette rencontre de travail où la ministre a écouté les arguments et les solutions proposées tour à tour par les élus municipaux, les représentants des travailleurs ainsi que ceux des entreprises. «Elle était très bien préparée et savait de quoi elle parlait. Elle ne regardait pas sa montre.»
La ministre, c’est toujours le cas dans ce genre de rencontre, n’a pris aucun engagement formel pour le moment, mais a convaincu tout le monde autour de la table que le gouvernement canadien faisait d’une entente sur le bois d’oeuvre sa principale priorité et le plus rapidement possible.
Selon Daniel Leblond, il a été grandement question de l’importance pour le gouvernement canadien de démontrer aux Américains que le régime forestier québécois rencontrait sans faille le principe de la valeur marchande du bois.
Pour le gouvernement canadien, le problème relève de la diversité des régimes forestiers. La Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse ont des régimes différents et qui peuvent ouvrir la porte aux prétentions américaines. Sur cet élément, le maire de Saint-Félicien, Gilles Potvin, a proposé une solution originale à la ministre du Commerce international.
«Je lui ai proposé de dire ouvertement que le régime forestier québécois était un bon régime pour répondre aux exigences de libre-échange. Si le régime québécois est bon et le fédéral l’admet, pourquoi on ne propose pas aux deux provinces d’adopter des régimes semblables et, à ce moment, tout le Canada bénéficierait de cet avantage pour nos exportations», a résumé le maire de Saint-Félicien.
Pour l’immédiat, les représentants du monde forestier régional réclament tout simplement que les négociateurs canadiens puissent obtenir que le Québec obtienne le libre-échange pour les exportations de bois d’oeuvre. Le président du Conseil de l’industrie forestière du Québec, André Tremblay, a pour sa part réitéré l’importance pour le gouvernement canadien de supporter l’industrie au cas où les Américains décidaient d’imposer une surtaxe. Ottawa se rembourserait au moment de la conclusion d’une éventuelle entente.
Le dossier du papier surcalendré est beaucoup plus complexe puisque le problème a été provoqué par la décision du gouvernement de la Nouvelle-Écosse d’accorder une subvention de 125 M$ à la papetière Port Hawkesbury Paper pour relancer une machine à papier d’une capacité de 400 000 tonnes métriques en Nouvelle-Écosse. La ministre ne peut intervenir auprès du gouvernement de la Nouvelle-Écosse pour fermer une usine, mais on lui a suggéré la mise en place d’un programme qui permettrait de changer le type de production dans cette usine.
Le syndicaliste Daniel Leblond a bien fait comprendre à la ministre qu’avec une surtaxe de 25 M$ par année, les usines de Kénogami et Dolbeau sont à risque. Dans ce cas spécifique, Ottawa considère qu’il fait face à un problème complexe qu’il sera difficile de résoudre à très court terme. «Dans cette affaire, le temps joue contre nous», a conclu Daniel Leblond. Le cabinet de la ministre a convenu de maintenir les contacts avec les représentants syndicaux et les entreprises afin d’alimenter les discussions pour les solutions dans les deux dossiers en cause.
Bagotville
Dans un autre ordre d’idée, le conseiller municipal Luc Boivin a rencontré le ministre de la Défense nationale du Canada, Harjit Sajjan. Le conseil n’a pas d’inquiétude quant à l’avenir des installations de Bagotville, mais voulait s’assurer que la région figure toujours dans les plans de développement du ministère. Luc Boivin a souligné le travail du député Denis Lemieux pour obtenir que Bagotville devienne le site d’exploitation et d’entraînement pour les drones, un équipement militaire de plus en plus utilisé par les forces de l’OTAN.
«C’est important d’aller chercher d’autres éléments pour consolider la base et augmenter l’activité économique. Nous avons eu une bonne discussion avec le ministre. Le gouvernement n’a pas encore confirmé le site qui accueillera les drones.
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